"La meilleure façon de réaliser ses rêves, c'est de se réveiller!" - Paul Valéry


Thursday, September 20, 2007

To trek or not to trek

Il y a deux manieres de faire un trek dans la region; soit on part avec 4 chevaux, tente, nourriture, materiel et 3 ladakhis (1 horse man, 1 cook, 1 helper), solution lourde et honereuse; soit on opte pour une solution moins courue mais qui a, a mes yeux, beaucoup plus de charme: le home stay. Dans la premiere configuration, le confort (et le prix) est tout autre; De veritables festins sont servis aux trekkers et les caravanes passent dans les villages tel une roulotte et s'en vont camper aux alentours. Aussi, les autorites en charge du tourisme au Ladakh ont mis sur pied une solution dans laquelle les villageois ladakhis peuvent egalement profiter financierement du tourisme. Bien moins honereux, on peut loger chez l'habitant pour 6 euros a peine, diner et dejeuner compris. Cette solution appellee tourisme de developpement me convient bien mieux, et l'idee de vivre 8 a 10 jours immerges dans des familles Ladakhis, de pouvoir entretenir un rapport direct avec eux ou tout simplement d’observer leur mode de vie, me plait encore plus!
Reste a trouver un guide, car se balader seul a cette altitude et dans des endroits si recules peut devenir tres vite imprudent. Je vais voir une agence avec qui j'avais un contact deja a Bangalore, et dans la salle principale, se tient un jeune Ladakhi d'une vingtaine d'annee au visage deja ride par les rudes hivers Himalayens. Il a des cheveux fins et porte un jean et des baskets. Son nom est Tondup, il me plait bien! Ce sera mon guide pour le trek!
Le lendemain, levee aux aurores. Il pleut des cordes et j'ai rendez vous avec Tondup a 7h. Je ne peux m'y rendre. Il me faut quelquechose pour proteger mon sac de la pluie. Je devrai donc attendre 10h, que les magasins ouvrent enfin leur portes pour acheter ce qu'il me faut. Ainsi, nous entamons cette premiere journee de trek tres tard, a seulement 11h30.
Etant contraint de porter moi meme toutes mes affaires pendant 8 jours, je charge mon sac a dos comme il se doit pour ne manquer de rien; vetements chauds, medicaments pour le ventre (je ne tombe plus malade en mangeant dans des endroits louches en Inde mais quand est-il de la nourriture locale??), sac de couchage, torche,....bref, plein d'autres trucs dont bien sur je ne me servirai pas! Au final, je pars avec un sac beaucoup trop lourd, pres de 18kg!!! Je me rendrai compte a quelle point 18 kg c’est lourd que plus tard.
Tondup, lui, ne doit avoir que 5 kg dans son sac, tout au plus. Il est toujours en jeans-basket et semble partir faire une promenade de quelques heures.
Le trek normal s'arrete apres 4 heures de marche, mais l’endroit est un simple campement, ou nous ne pouvons dormir. Nous n'avons pas le choix et devons continuer au prochain village, 3h plus haut. Apres 7h de marche, mes jambes commencent a me lacher. Mon sac est vraiment lourd, je force enormement. Pres de 20 kg sur les epaules quand on en pese que 60 tout mouille, a 4000m d'altitude et apres 7h de marche; c'est tres dur!
A notre arrivee au village ou nous devions passer la nuit, stupeur! Il est vide! Pas moyen d'y dormir! Nous devons marcher encore une heure, jusqu'au village de Yurutse, a environ 4200m d’altitude. Cette derniere heure sera tres difficile, je marche doucement. Je ressens les effets de l'altitude et je comprends vite que je ne suis pas encore bien acclimate. Et puis il y a ce satane sac! Qui me fait mal au dos et qui me demande tellement d'efforts sur mes appuis. Tondup, lui, marche tranquillement a mes cotes, il semble progresser avec une facilite deconcertante. A mon arrivee je suis extenue, je rentre dans la maison Ladakhi et me pose sur mon lit. Mes jambes sont a bout, la vieille dame me sert un the chaud et j'ai quelques biscuits dans mon sac. Quel bonheur! Ca me remet d'applomb! Il faut dire que je n'avais pas eu le temps de dejeuner le matin, et qu'a midi je n'ai eu qu'une petite soupe de pates. Pas facile de trouver l'energie necessaire a ce genre d'effort la dedans!
Apres avoir repris des forces, je descends dans le salon de la vieille batisse. Cette maison est la seule du village, perdue dans des champs d'orge. Le cadre est magnifique. C'est une vieille maison; une grange amenagee. A rez de chaussee se tient l'etable et l'etage est reserve a l'habitation. Quand je rentre dans la piece, toute la famille est la, assise par terre, autour d'une tasse de the. Tous les yeux se braquent sur moi! La maitresse de maison me lance un grand sourire et me propose une tasse de the. Je les rejoins, assis a cote de Tondup. La piece est joliement decoree de tapis et de tentures typiquement Ladakhis, la cuisine est magnifique; faite de vieilles casseroles en cuivre meticuleusement alignees et de vaisselle en terre cuite rangee dans de vieux placards en bois. Tout semble a sa place. Tondup m’avouera que c’est une tres belle maison traditionnelle.
Un vieil homme assis dans un coin sombre de la piece semble conter une histoire que tout le monde ecoute avec attention. Un petit bambin aux joues rouges ecarlates deambule dans la piece, bredouillants des mots que les anciens ne peuvent comprendre. On se sent au calme ici, eloigne de tout. Dehors, le froid est arrive et la piece ne tarde pas a perde de sa chaleur egalement. Je dine avec la famille; au menu des timos, excellents! Ca me fait du bien de manger. Apres le repas, je me sens nettement mieux. Reste mes ligaments du genoux gauche, sur lesquels j'ai beaucoup force qui me font mal. Je mets de l'arnica et prie pour que ca aille mieux demain car un sommet a 5000m nous attend.
Le lendemain, je prends le petit dejeuner avec la famille, chapatis a la confiture et legumes frais du jardin en soupe au menu. Cote jambe, il semblerait que la pomade ai fait effet. Je n'ai plus de douleur. J'entame l'ascension, toujours avec ce maudit sac qui pese de plus en plus lourd. Je garderai un tres bon rythme, malgre le poids et la journee d'hier. Dans l'ascension, nous doublerons meme d'autres trekkers. Deux horse men sembleront monter avec une facilite surprenante. Les horse men acheminent vivres et materiel dans les vallees; ce sont des hommes solides et de tres bon marcheurs. Il peuvent traverser les vallees pendant des jours, passant des cols a plus de 5000m. Ils marchent tout l’ete, s’arretant lorsque la nuit tombe dans de petits villages..
Au sommet, je peine. Mon sac est lourd. Tondup pourrait marcher plus vite mais il m'attend. Tout pres du sommet, j'appercois un troupeau de yakhs. J'ai tres envie de m'en approcher et je retire mon sac. Quelle delivrance! Je cours meme sur une dizaine de metres pour montrer a Tondup a quel point ce sac est un fardeau pour moi. Tondup rigole. C'est vrai que je peinerais moins si mon sac etait moins lourd. Apres avoir rejoint le sommet, nous avons 4h de descente, la encore avec le poids du sac mes genoux flanchent!
J'arrive au deuxieme village avec mon genoux gauche qui me fait tres mal. Nous avons fait en 1 jour et demi ce que normalement les autres trekkers font en 3 jours voir 4 pour les plus lents. 16h de marche quasi non stop sur 1 jour et demi entre 4000 et 5000m d'altitude, avec pres de 20 kilos sur le dos…j'ai de quoi avoir mal aux jambes! Tondup, demandant une pause a la descente, me glissera quand meme en expirant profondement: “Hard trek!!”.
Mais nous n'avons pas eu le choix, c'est ce qui est plus dur avec le home stay; on doit rejoindre le prochain village pour dormir. Coute que coute.
J'ai beaucoup force ces deux derniers jours et je comprends que je n'apprecierai pas pleinement ce trek si je continue ainsi. Aussi, Tondup me propose de me prendre un peu d'affaires, me dechargant ainsi de quelques kilos. J'accepte car je pense que c'est la meilleure solution pour que je profite mieux du trek. Tondup n'a qu'un petit sac leger, il prendra environ 5 kilos de mon sac. Mais quels kilos!! Le lendemain, je me sens revivre. Pendant le trek, mon sac qui pese encore peut etre 12 ou 13 kilos ne me derange plus. Je peux enfin profiter pleinement des paysages et je ne force plus sur mes jambes.
Nous avancons dans la vallee entre 3800m et 4000m. Le couleurs sont superbes; des bleus, verts, jaunes, violets, eclatent a mes yeux. Quelques fermiers que nous croisons en chemin recoltent leur orge pour l'hiver. La tige servira de nourriture aux yacks et aux chevres encore en paturage et la fleur, elle, sera recoltee pour cuisiner momos, timos et chapatis. La vie semble d'un autre age ici, les autochtones travaillent l'ete pour s'assurer de passer l'hiver. La vie s'arrete ici apres novembre, les -40 degres gelent toute vie dehors, contraignant les habitants a rester au chaud a l'interieur de leux vieilles batisses au toit de chaume. Tout se crystalise dans le froid et la vie ne reprendra son cours que l'ete suivant. Partout, nous voyons des ladakhis en robe noires et ceinturons rouges couper le ble pour le laisser secher dans leur champs. C'est le bon moment pour recolter, apres il sera trop tard.
J’aime beaucoup Tondup. Je sens que des liens d’amitie se lient entre nous et nous nous confions l’un a l’autre au fur et a mesure que nous avancons dans ce trek. Il me parlera de sa famille de 9 freres et soeurs qui vivent pour la plupart a Leh l’ete pour gagner de l’argent pour l’hiver. Il me confiera que dans son village de Lamayuru, le manque de medicaments et la rudesse de l'hiver a coute la vie a son pere lorsqu’il avait 10 ans..
C’est un adorable jeune garcon, travailleur et solide. Je me plais a parler avec lui de sa region et de sa religion. Il me pose des questions sur ma famille et je lui en pose sur la sienne. Il m’explique beaucoup de choses sur les habitants de la vallee ainsi que sur le Bouddhisme tel qu’il est pratique au Ladakh. Je suis content de partager ces 8 jours avec lui.
Tondup se mettra a chanter, de facon sporadique, durant tout le trek. J’aime lorsqu’il se met a chanter. Il a une voix douce et chante juste. Ces mots semblent etre en harmonie avec ce qui nous entoure. Les montagnes hostiles semblent prendre toute leur signification aux sons de ses chants. Lorsque nous marchons et qu’il se met a chanter, je n’ai qu’a lever les yeux et admirer la beaute des paysages qui nous entourent pour comprendre sa langue. Son chant donne une autre dimension au lieu. Il chantera en Ladakhi et en Tibetain, les deux langues etant tres proches, je les trouverai aussi belles l’une que l’autre. Ses chants sont doux a l’oreille, je n’entends que lui. Je regarde et ecoute; je suis bien.
Le soir venu, nous arrivons dans une maison ladakhi fort bien amenagee. Une vieille dame nous acceuille chaleureusement, elle sourit tout le temps malgre le fait qu'il ne lui reste plus beaucoup de dents! Tondup me prepare du kolag, sorte de melange de farine, de beurre de yack et de the. Ca fait une pate marron et ca sent le yack!! On a vraiment l'impression de manger du yack! Mais c'est pas mal et nourrissant pour la longue marche qui nous attend! La vieille dame sortira ensuite une bouteille de Chang d'un vieux placard poussiereux du fond de la piece. C'est la biere locale, faite a base d'orge. Un peu amer mais tres bon, j'en reprendrai un autre verre.
La maison grouille encore de petits bambins qui s’accordent a mettre la maison sans dessus dessous. Il y a de la vie dans chaque piece de cette vieille batisse. Dehors, l’homme fait rentrer quelques betes pour la nuit et tout le monde se rejoint dans la cuisine, au chaud, autour d’une tasse de the pour prendre le repas. Le soir, j’aiderai la fille de la famille a faire les timos, elle a prepare la pate et nous les roulons ensemble pres du poele qui rechauffe la piece. Nous rigolons bien, les miens ne sont pas tres esthetiques, mais elle est gentille, me felicite et m’encourage a en rouler d’autres!
Le matin, comme tout les matins, je mange des chapatis, souvent froids avec de la confiture. Ce sera mon repas de midi egalement. Quelques fois j’ai plus de chance et la dame de maison me prepare une salade de carottes, pomme de terres et de legumes verts, chaude; dont les legumes sortent fraichement du potager! Le repas de midi est difficile, quelques chapatis ne suffisent pas a me fournir l’energie dont j’ai besoin pour avancer et lutter contre le froid. Certains midi, nous trouvons des campements qui peuvent cuisiner une soupe de pates, maigre consolation mais je n’ai pas le choix, il n’y rien ici aux alentours a moins de 1 journee de marche. D’autres midis, il me faudra me contenter de mes chapatis a la confiture.
Nous traverserons toute la vallee pour rejoindre le petit village de Hangkar, perche a flanc de colline et surplombant de magnfiques champs d’orge dorant au soleil. Le soir, j’aiderai la dame qui m’heberge a rentrer ses anes pour la nuit. J’essaierai de les conduire maladroitement dans l’enclos, sous son oeil farceur. Ses deux fils d’une dizaine d’annees m’aideront tant bien que mal, tapant sur les fesses de l’animal. La dame m’observera d’un regard malicieux, rigolant en voyant les betes partir en sens inverse. Apres quelques minutes de dur labeur, j’arriverai enfin a dompter les deux betes! Ce sera un tres beau moment de complicite, ou l’on aura reussi a surmonter la barriere de la langue l’espace d’un instant.
Tondup me sert de traducteur avec les familles, mais durant mon immersion dans toutes ces familles Ladakhi, je me rendrai compte que beaucoup de choses peuvent passer entre deux etres meme si ils ne parlent pas la meme langue. Des sourires, des gestes, de l’aide ou des mots en Ladakhi que Tondup m’a appris... Tout ca vous permet de partager des choses intenses et fait de ces moments passes avec ces autochtones, des moments magiques. Si il y a une chose que je retiendrai de ce trek, c’est bien mon experience au sein de ces familles qui semblent vivre a une autre epoque. Elles m’ont toutes reserve un acceuil chaleureux et je me suis vraiment senti inisse dans leur vie quotidienne. Plus qu’un simple spectateur, j’ai partage de tres belles choses avec chacune d’entre elles.
Le lendemain, nous decidons de partir avec Tondup malgre le mauvais temps. Dans la nuit, le ciel s’est couvert et les nuages cachent maintenant les sommets qui nous entourent. Une pluie fine se met alors a tomber. Nous devons rejoindre Nymaling a 4800m d’altitude pour y passer la nuit. Ce n’est pas un village a cette tres haute altitude, mais juste un camp de base. Nous ne savons pas encore si nous trouverons une tente la haut ou si il nous faudra dormir avec les bergers, dans de la paille et sous de sombres abris de pierres. Avec Tondup, nous decidons tous deux sagement de renoncer. Il se met tres vite a pleuvoir violemment et la pluie se transforme tres vite en neige. Nous savons que la prochaine nuit sera tres difficile a Nymaling; la temperature y descend la nuit a -10° ou -15° en cette saison.. Imaginez! cela revient a dormir en haut du mont blanc! Nous decidons tous deux d’attendre le lendemain pour commencer l’ascension, en esperant que le temps s’ameliore.
Le ledemain, le temps est tout simplement magnifique, aucun nuage a l’horizon. Nous pouvons donc commencer notre ascension de 4000 a 4800m le matin tot.
Pendant la montee, je suis Tondup a la trace pendant un moment et je me rends compte que quelquechose cloche, je m’essouffle! Pas parceque son rythme est trop rapide, mais parceque le mien est plus rapide! Pourtant Tondup marche deja vite, mais mon rythme aujourd’hui est au dessus. Je le double alors. Il ne me rattrapera pas jusqu’a Nymaling. Je ne force pas du tout mais mon pas est rapide, j’ai toujours mes 13 kilos dans le dos mais il semblerait que mes 2 nuits a 4000m m’ai reussi! Apres 1 heure de marche, je m’arrete pour faire une pause, mais Tondup tarde a arriver. Je m’inquiete un peu et redescends. Il s’est arrete avant, assis sur un rocher, la tete entre les jambes..il a l’air extenue. Il me confiera qu’il s’etait meme endormi. Je lui dit qu’il ne faut pas qu’il essait de me suivre si mon rythme est trop rapide. Il sourit et me dit en rigolant:“Yes, you’re fast today!!“.
La montee est magnifique, le soleil eclaire les hauts sommets de toute ses forces. Pendant toute la montee, nous apercevons le Kang Yatse (6400m), un magnifique sommet que nous contournons par le Nord. J’arriverai 20 min avant Tondup a Nymaling, mon rythme a ete tres rapide pour l’altitude, je ne suis quasiment pas essoufle et je m’en inquiete quand meme. Je marche plus vite qu’un Ladakhi qui est ne et a vecu toute sa vie a cette altitude et qui a trekke tout l’ete dans le coin. En arrivant au campement, je prends tout de meme mon pou. Il est tres bas pour l’effort que je viens de fournir, 105 a peine.
Mais tout va bien, je pense que je me suis tout simplement bien acclimate a 4000m et que les patates et les chapatis ont plus d’energie qu’ils en ont l’air!
Je me rechauffe dans la petite tente dont les proprietaires n’ont pas encore quitte le coin, avec un the chaud. Nous sommes monte tres vite et nous avons toute l’apres midi a passer au pied du superbe Kang Yatse. Aussi, je decide de monter pour m’approcher un peu plus de ce magnifique sommet. Je monte toujours avec une facilite et une rapidite deconcertante. Tondup, lui, est reste au camp pour se reposer. Je passe la barre des 5000m pour m’arreter pres d’un rocher a 5100m environ ou commence la neige qui ne s’arretera qu’au sommet, a 6400m. Demain nous avons notre sommet a 5200m, de l’autre cote du camp. Je trouve ce petit rocher, en forme de siege, qui semble etre fait pour admirer le Kang Yatse au coucher du soleil. Le sommet est magnifique. Le soleil descendant a l’horizon donne des reflets roses a son glacier suspendu. Il est tellement impressionnant, majestueux; il semble pourtant accessible d’ou je me trouve. Le camp de base pour le gravir n’est pas bien loin d’ou je me trouve, et je me laisse a penser que je reviendrai peut etre; pour le faire cette fois!
Lorsque je redescends au camp de base, la temperature a chute. Je suis reste une petite heure a 5100m ce qui devrait m’assurer une bonne nuit de sommeil, ou en tout cas une meilleure! Normalement on doit pour l’acclimatation monter 300m au dessus de l’endroit ou l’on va dormir et redescendre ensuite; ce que j’ai fait sans vraiment le vouloir.
La nuit sera tres froide, dehors un vent violent souffle. Il doit faire -10 ou -15. Je suis enmitouffle dans mon sac de couchage et porte tout ce que j’ai de plus chaud dans mon gros sac. Je comprends a present pourquoi mon sac est si lourd! Je prete ma sur-polaire millet et un haut et bas sous vetement polaire a Tondup car il a rien de bien chaud pour ces temperatures. Le reste, je le porte! Pourtant je n’ai pas bien chaud, mais je passerai une bonne nuit!...un peu agitee, mais c’est tout a fait normal a cette altitude.
Le lendemain, un soleil magnifique nous reveille, la temperature a grimpe avec ses premiers rayons. Nous entamons l’ascension du Gongmaru (5200m) a 8h environ. Je pars en suivant Tondup et le depasse tres vite, pourtant je me retrouve vite essouffle et j’ai du mal a reprendre mon souffle. J’ai la nette impression de suffoquer; la meme impression que l’on a lorsque l’on reste trop longtemps la tete sous l’eau et que l’on revient a la surface. Pas tres agreable comme sensation! Je decide alors de ralentir,Tondup me rattrape. Nous remarchons ensemble quelques minutes et tres vite tout redevient normal. Bientot je retrouve le rythme que j’avais la veille, et ne peux rester au rythme de Tondup. Je le redepasse et arriverai 5 ou 10 min avant lui au sommet. Sur la route, je double un couple de trekkers qui peine et arrivera une petite heure apres nous. Encore une fois, nous avons marche vite. 1h a peine pour atteindre le sommet, 400m denivele/h a cette altitude, c’est tres rapide!
Tondup arrivant au sommet me glissera en souriant: “Today you are also the fastest!!“. Oui y a des jours comme ca ou les patates et les chapatis ca donne des ailes...
La montee est grandiose. Sur la droite, le Kang Yatse domine. Au sommet, il fait frisque mais nous passerons quand meme un petite heure en haut, a contempler ces merveilleux paysages.
La descente me refera souffrir, des jambes!...une douleur pourtant oubliee. C’est l’avant dernier jour de trek, demain nous rejoindrons Hemis, en plaine, pour y attraper notre bus pour Leh.
De retour a Leh, lorsque vient le moment de dire au revoir a Tondup, je suis emu. Il m’a fait passe un merveilleux trek, et nous avons lie d’amitie en 8 jours, partageant a la fois de bons moments comme des plus difficiles.
Lorsque je rentre a ma petite guest house, je ne reve que d’une douche chaude. J’ai passe 8 jours a me laver la tete dans une eau gelee de ruisseau. Quel bonheur! Je visiterai les alentours de Leh pendant encore quelques jours avant de m’envoler pour Delhi. Le vol est l’un des plus impressionants et des plus beaux au monde parait-il. Je confirme! C’est absolument magique de voir les 8000m au fond qui se dessinent et de voler au meme niveau que les montagnes. Sans conteste, le plus beau vol que je n’ai jamais fait. Ce matin tot, j’arrive a Delhi pour 4 jours; avant de m’envoler, pour la Chine cette fois!

Camp de base de Rumbac, j'aime cette photo. Le soleil couchant donne
de superbes reflets ocres aux sommets, altitude 4000m

Fond de Yack, Kanda la, altitude 5000m

Une Ladakhi qui m'heberge pour la nuit preparant le the, Skyu, altitude 3800m

Paysage dans la descente du Kanda la, altitude 4500m

Vieil homme de markha

Contraste entre la chaleur des bles qui dorent au soleil
en plaine et le froid et la neige du sommet du Kang Yatse

Enfants d'une famille qui m'heberge pour la nuit, Hangkar, altitude 4000m

Village de Hangkar, altitude 4000m

Tas de pierre sur le chemin de Nymaling, altitude 4600m

Ladakhi qui m'heberge pour la nuit a Markha
ramassant son orge devant sa maison, altitude 3800m
Coucher de soleil a Nymaling, les nuages arrivent,
pousses par un vent violent, altitude 4800m

Une Ladakhi que nous croisons dans la vallee avec son ane, altitude 3800m

Mane (mantras Tibetains graves sur pierre en Sanskrit),
sur la route de Nymaling, altitude 4000m

Ma preferee (agrandir en cliquant dessus). Drapeaux Tibetains
au sommet du Gongmaru la (5200m)

Vue sur le Kang Yatse (6400m) depuis le Gongmaru la (5200m)
Hier au soir, je me trouvais en haut a droite de l'image, ou la neige
commence doucement a recouvrir le sommet

Berger qui file sa laine, Nymaling, altitude 4800m

Vue au camp de base de Nymaling, altitude 4800m

J'ai pose avec Tondup et ma barbe de 3 semaines
au sommet du Gongmaru la, altitude 5200m

Thursday, September 6, 2007

Entre Ciel et Terre

C'est la deuxieme route carossable la plus haute du monde, la premiere etant dans le coin egalement, avec un passage au deuxieme plus haut col du monde, le Taglang la qui culmine a pres de 5400m. Le premier col depuis Manali nous amene a quelque 4000m d'altitude. Pour y parvenir, une petite route sinueuse faite de terre ou des camions penent a nous croiser. Le route est tortueuse et defoncee, je me retrouve a chaque virage plonge dans le vide tant les roues du bus passent pres du precipice. Quelques 300m en contrebas, j'appercois de vielles carcasses de camion qui ont rate un virage. Ca fait froid dans le dos..
Au fur et a mesure de notre avancee, les forets verdoyantes laissent place aux paysages secs et arides du Ladakh.
Le bus traversera des paysages d'une pure beaute et au fur et a mesure que nous nous enfoncons dans l'Himalaya, leur beaute s'enveulime. La route est trop dangeureuse pour etre empruntee la nuit, aussi nous nous arretons dans une petite bourgade perdue a 3500m pour y passer la nuit. Premiere nuit a 3500m et tout va bien, je dors comme un bebe dans une petite tente montee dans l'herbe, dehors et dans ma tente, la temperature descend a 5 degres environs. Le lendemain, leve a 3h30 du matin. La route est longue, nous partons a 4h.
Nous entamons alors la montee de nuit sur un col a plus de 4500m, sur une route etroite comme le bus, defoncee comme une route en Inde et des precipices vertigineux eclaires pas la lune que je peux appercevoir par ma petite fenetre. Le bus passe ses roues au bord du precipice si bien qu'etant a l'arriere, je me retrouve encore une fois la plupart du temps dans le vide.. J'avoue avoir vraiment peur par deux fois, lorsque le bus dont les amortisseurs sont plus que uses arrive un peu trop vite sur un endroit defonce de la route et se met a osciller fortement. A ma droite un vide de 300m et a ma gauche la falaise. Le bus oscille de haut en bas mais surtout de gauche a droite.
Par deux fois, je nous vois tomber! Mon coeur s'arrete. Le chauffeur semble aussi s'etre fait une frayeur; il sourit jaune.
Le suite sera du pur bonheur, des paysages lunaires ou les couleurs semblent danser ensemble sur le meme rythme. Le soleil qui se leve eclairera les haut cimes en premier, donnant des couleurs pastelles aux reliefs. Je ne saurais decrire la beaute des lieux qui m'entoure.
Nous passerons 2 cols a plus de 5000m et un col qui les approche. Nous resteront 8 heures a 5000m d'altitude, traversant une grande plaine, au milieu de sommets qui semblent titiller les nuages a plus de 5500m. A 5400m, deuxieme col le plus haut du monde, sur les 10 personnes que compte notre bus, 3 seront vraiment malades, un homme et une femme vomiront leur dernier repas pendant qu'un jeune comatera a l'arriere du bus. Pour ma part, ca va, un bon mal de crane mais c'est normal. Apres 8h a plus de 5000m, je ressens les effets de l'altitude sans acclimatation. Les autres dans le bus ont eux pris un cachet pour ca, mais pas moi. Suis un peu comme mon papa, j'aime pas prendre des pillules quand je suis pas oblige.
Je surveille tout de meme ce mal de tete qui est le premier stade d'un oedeme cerebral, vient ensuite nausee et vaumissements, perte d'equilibre et finalement; si on ne redescend pas; la mort. Tout ca est du a une mauvaise acclimatation, faute de temps, pas asssez de globules rouges dans le sang et le cerveau ne recoit plus assez d'oxygene. Je tousse un tout petit peu egalement, premier signe de l'oedeme pulmonaire cette fois. Toux seche, la encore bien d'autres stades interviennent avant la mort.
Mais ce leger mal de tete ne m'empechera pas de descendre du bus au sommet du Taglang et de marcher un moment pour contempler les magnifiques paysages qui s'offrent a moi. C'est tout simplement magique. Tout autour de moi, les montagnes qui se dessinent au loin semblent surgir de nulle part. Le ciel est d'une purete indescriptible. Plus loin, de jeunes Ladakhis travaillent au maintient de la route, leur peau est noire, tanee par le soleil, mais egalement blanchie par la poussiere. Apres encore quelques heures d'une route difficile, j'arrive enfin a Leh (3500m), capitale du Ladakh. Je suis extenue, mais heureux d'etre passe par la ou je suis passe. Mon mal de tete disparait doucement tout comme mon envie de chercher une guest house. Pourtant il me faudra encore trouver la force pour marcher quelques minutes, rejoindre un lit douiller et prendre une bonne douche chaude. Je resterai 2 jours a Leh pour m'acclimater a l'altitude. Ensuite, je partirai pour un trek de 8 a 10 jours entre 4000 et 5200m.

Habitante de Pang, altitude 4800m

Entre Pang et Tsokar, altitude 5000m

Entre Pang et Tsokar, altitude 5000m

Camion en direction de Leh, altitude 5000m

Une ladakhi qui surgit de nulle part, altitude 5200m

Sur la lune? , altitude 5300m

Entre Pang et Tsokar, altitude 5000m

Vue du col du Taglang la, altitude 5400m

Troupeau de Yacks, altitude 5300m

Vue du col du Taglang la, altitude 5400m

Montee d'un camion au col du Taglang la, altitude 5300m

Vue du sommet du col du Taglang la, altitude 5400m

Camion arrivant au sommet du col du Taglang la, altitude 5400m

Maisonnette au sommet du col du Taglang la, altitude 5400m

Sur la lune no2 ??, altitude 5300m

Groupe d'indiens charge d'entretenir la route, altitude 5200m

Chevaux en paturage, altitude 4500m

Camion en panne au bord de la route, altitude 4200m

Little Tibet

Lorsque j'arrive a Pathankot, j'ai rate mon bus pour Daramshala. Il me faut passer la nuit dans ce bled paume du Nord Panjab. Je trouve une petite Guest House et prend un bus tot le lendemain pour Daramsala. La route s'enfonce doucement dans la verdure et les plaines de moyenne altitude. Les visages dans gens qui montent et descendent du bus au gres des arrets s'adoucissent. Les traits deviennent plus clairs et certains ont clairement des traits asiatiques. Apres 8h de bus depuis Amritsar, me voila a Daramshala. A mon arrivee, je ne me sens plus vraiment en Inde. Les paysages arides du Panjab ont bascule vers des paysages de montagnes de moyenne altitude, verts et brumeux. Daramshala est une petit village perche en haut d'une belle colline, c'est une des terres d'exil du peuple Tibetain, ou se trouve la residence principale du Dalai-Lama. Je ne trouverai aucune raison de m'attarder ici; la ville est un concentre de boutiques a touristes et je me contenterai de visiter le temple bouddhiste de la ville ainsi qu'un tres beau musee qui relate le massacre et l'exode du peuple Tibetain, notamment leur passage en Inde avec le Dalai Lama dans les annees 50.
Le soir j'attrape un bus pour Manali, 9h de route de nuit. Je ne dormirai pas dans ce bus, la route est defoncee et je passerai ma nuit a faire des bons sur la banquette arriere. J'arrive a Manali tres fatigue.
Manali est tout aussi touristique, mais moderement en cette periode de l'annee. Je trouverai plus de charme au vieux Manali, perche sur la colline environnante. Cette ville semble encaissee dans un mouchoir de poche, encerclee par de haute montagnes, je m'y sens un peu oppresse. Mais la vue qui se degage losque l'on monte un peu est magnifique. Je presens l'immensite qui se cache derriere ce qui m'entoure, comme quelquechose qui gronde derriere ces collines verdoyantes. Le lendemain, j'ai mon bus pour Leh au Ladakh, la partie indienne de l'Himalaya. Il faut 2 jours de bus sur une route tres difficile pour rallier Leh depuis Manali.

Ramasseur de pommes, Old Manali

Habitante qui lave son linge, Old Manali

Rouleaux Tibetains, Daramshala

Habitants de Old Manali

Habitants de Old Manali

Vieil homme qui roule son tabac, Old Manali

Ramasseur de pommes, Old Manali

Rouleaux Tibetains, Daramshala

Wednesday, September 5, 2007

En terre Sikh

42h de train, 10h de bus, Delhi!!
J'arrive dans la capitale fatigue, mais heureux. Le train ralenti doucement son allure pour entrer en gare de New Delhi. Dehors, de vielles carcasses de train jonchent les voies ferrees, des indiens aux habits de fortune se savonnent meticuleusement aux robinets, des colis enfermes dans des sacs de jutte attendent patiemment sur le quai et des mendiants et des hommes d'affaires se croisent dans l'indifference aux abords des trains.
Par la petite fenetre du wagon, j'appercois de grandes avenues, larges et bien entretenues. Le ton est donne: lampadairs flambant neufs, feux rouges synchros, de l'ordre dans les files de voitures; tout est fait ici pour donner une image moderne de l'Inde.
Pourtant, il ne me faudra pas longtemps pour retrouver l'Inde que je connais, 2 crochets a droite, 3 crochets a gauche et me revoila de le brouhaha et l'agitation du pays!
Je trouve une petite guest house aux chambres propres qui fera l'affaire pour la nuit. Le lendemain, je m'en vais prendre mon avion pour un saut de puce de 30 min a peine. Direction le Pujab, au Nord Ouest de Delhi, la terre d'origine des Sikhs.
Dans l'avion, je fais la connaissance d'Amrit, un Sikh d'une quarantaine d'annees. Il est bien habille, porte un magnifique turban blanc et une jolie petite barbe grisonnante. Il me confie qu'il est ingenieur mecanicien sur un petrolier pour esso et revient de plus de 3 mois en mer.
Je suis bien loin des mes rencontres que j'ai fait jusqu'alors. Comme un impression d'avoir literalement change d'Inde. Il y a deux jours, je voyagais dans des bus uses sur des routes defoncees et perdues dans la campagne du Maharastra, je galerais pour me faire comprendre par des indiens qui me parlaient en Maharastri et je cotoyais des indiens en dhoti pour la plupart illetres. Aujourd'hui, me voila dans l'Inde d'en haut, a parler de choses et d'autres avec des indiens riches et cultives. Un des paradoxes de ce pays.
Je sympathise avec Amrit. Il est adorable et lorsqu'il apprend que je voyage seul, il insiste pour que je vienne boire le the chez lui et qu'il me presente a sa famille. Je suis touche et accepte poliment. A notre arrivee, nous nous glissons dans un rickshaw, direction le college de filles d'Amritsar ou il vit avec sa femme et ses deux garcons. Il habite une mignonne petite maison, pas tres bien eclairee mais joliment meublee. Ses deux fils sont la, deux jumeaux d'une quinzaine d'annee. Il ne portent par leur turban, aussi je devine leur chevelure attachee en boule au dessus de leur tete, ce qui est rare. Amrit eclate de joie et sert ses deux enfants de toute ses forces dans ses bras et les couvre de baisers. Je me sens de trop dans la piece. La scene est tres touchante, celle d'un pere retrouvant ses enfants apres plusieurs mois d'absence. J'aimerais me faire tout petit. Amrit ne tarde pas a dire a ses deux garcons de me saluer egalement, cela me gene. J'aimerais que leur retrouvailles ne finissent jamais. Amrit appelle alors sa femme pour qu'elle rentre, elle nous prepare un excellent chai, avant de repartir travailler. A son arrivee, je n'arrive a discerner aucune emotion sur le visage de la jeune femme. Elle semble avoir vu Amrit hier, c'est comme si ils ne s'etaient jamais quittes. Bien sur, en Inde on ne montre aucun signe affectif conjugal en public, mais ici, outre la platonicite de leur retrouvailles, c'est toute la scene qui me laisse perplexe.
Amrit est au petit soin avec moi, il ira meme jusqu'a me deposer en ville en moto. Lorsque vient le moment de se quitter, je le remercie pour son hospitalite et sa gentillesse et je repars chercher un coin ou passer la nuit.
En debut de soiree, j'attrape un bus local, direction la frontiere pakistanaise! 2h de route dans l'agitation de l'Inde, zizags au milieu de chars a boeufs, velos, rickshaws, moto, et vaches! Sur la route, des vendeurs de fruits et legumes foisonnent sur le bas cote. Mon voisin de siege semble curieux a mon egard. Il est assis de maniere peu confortable, avec un gros sac de paille entre les jambes. Il porte une longue et belle barbe blanche, ainsi qu'un turban orange maladroitement enroule sur la tete. Il a la peau tanee par le soleil et deux yeux d'une clarte rare chez les indiens. Il me parlera tout le long du trajet en Panjabi! Je m'efforcerai de lui expliquer que je ne comprends pas le Panjabi mais il continuera de plus belle apres quelques "Acha Acha" (OK en Hindi).
A mon arrivee, je dois faire les 2 derniers kilometres en rickshaw. Mon jeune chauffeur pedale a une vitesse effarante. J'arrive a la frontiere a temps pour assister a la traditionnelle fermeture de la frontiere Indo-Pakistanaise. Grand moment de demonstration militaire! De part et d'autre de la frontiere, des tribunes enormes remplies d'autochtones. Des deux cotes, le drapeau flotte fierement mais les couleurs vivent des saris et des kurtas des indiens contrastent avec les couleurs fadent, blanches et marrons des pakistanais. Sinon de part et d'autre c'est la meme chanson, la foule en delire applaudie son armee qui defile fierment sur le tarmac. Cote indien on scande haut et fort "Hindustan Zindabar" comprenez "La mere Inde". Un speaker fait reprendre la foule surexcitee, et les sifflets pleuvent quand c'est au tour de l'autre pays de parader. La scene est hillarante! L'ambiance est bonne enfant, sur fond de nationalisme exacerbe. Des deux cotes, on parade comme des coqs et on bombe le torse, c'est a celui qui marchera le mieux au pas! Et pas question de se laisser impresionner par la performance de l'autre cote! Apres 40 min de demonstration de force, un garde de chaque pays s'avance pres du portail frontiere et les deux hommes se serrent la main! Mais attention, les deux hommes ne s'attardent pas, et repartent fierment de leur cote. Il parait qu'il fut un temps ou ils etaient pret a se taper dessus, les tensions entre les deux pays s'etant maintenant apaisees, la ceremonie est devenue un vrai spectacle pacifique pour les gens de la region et les gens de passage.
Apres 3h de bus, je suis de retour a Amritsar. Je decide d'aller voir le temple d'or de nuit, joyaux des Sikh et si cher dans le coeur. Je dois me couvrir les cheveux pour penetrer dans l'enceinte du monument. Quand le temple apparait a mes yeux, je suis souffle! Il est magnifique! Il semble flotter sur le lac sacre, illumine de mille feux. Je reste un moment a le contempler et admirer sa beaute avant de m'avancer vers lui. Il n'a rien a envier au Taj Mahal. Les lieux eux memes sont berces d'une atmosphere mystique. Nombreux Sikh m'interpellent poliment et sont curieux de ma venue ici. Il ont tous tres envie de me faire partager leur religion et leur lieu sacre. Je les sens tres fiers d'etre Sikh.
Je rencontre Jasbir au bord du lac qui m'invite a m'asseoir avec lui. Je passerai 3h assis au bord de l'eau a ecouter Jasbir me parler de sa religion tout en contemplant le magnifique monument qui se dessine devant nous. Jaspir a une voix douce et semble d'une extreme tolerance, on parle de religion; je lui parle de la notre, qu'il ne connait pas tres bien, et lui, me relate leur vision des choses. Le lieu lui meme appelle au calme et a la priere. Je me sens bien ici, au calme et au repos. Apres son depart, je resterai encore quelque temps dans ce lieu rempli d'histoire, a contempler ce joyaux si cher dans le coeur des Sikhs.
Au petit matin, je retourne au temple pour admirer les magnifiques gravures d'or dont les murs sont couverts. Une petite musique berce toute l'enceinte du temple, a l'interieur des musiciens Sikh jouent sans s'arreter, se relayant toutes les heures, depuis plus de 400 ans! Le lieu est toujours aussi magique de jour. Je croiserai une poignee de touristes sur les lieux, bien dommage car ce temple et cette atmosphere valent a eux seuls le deplacement ici. L'interieur du temple est splendide, fait de fines mosaiques d'or. Nombreux Sikh sont assis par terre a lire une petite version du 'Holly Book' et un grand Sikh "sage" lit une version originale de celui ci; Il fait face a tous les autres. La cadre et l'atmosphere qui se degage ici sont magiques.
A midi, je decide d'aller tester la cantine du Temple d'or. Des milliers de repas servis gratuitement et a la chaine. Les indiens se bousculent a l'entree pour obtenir un plateau. Derriere, nombre de personnes s'activent pour preparer la nourriture. Sous un preau sombre, j'observe les rouleurs et autres cuiseurs de chapati, il travaillent avec une dexterite et une rapidite etonnante! Tout ca me donne faim, meme si au premier abord rien a l'air tres appetissant, je n'ai rien avale depuis la veille!
Je me dirige vers celui qui distribue les plateaux, il porte une jolie kurta beige ainsi qu'un beau turban assorti. Il me fixe d'un regard mefiant et semble vouloir me disuader de manger la. Bien sur, je comprends rien mais j'arrive a lui faire comprendre que je sais ce que je fais. A l'etage, la simplicite reigne; dans un grand refectoire, une bonne centaine de personne sont assises en tailleur, se faisant face en ligne. Je m'installe dans l'une d'elle. Commence alors une demonstration d'efficacite, un vieil indien avec une longue barbe noire passe pour distribuer le Dhal a une vitesse effarante, il distribue tout ca a la louche, et quelle louche! Son ami le suis de pret, avec le riz et ne manque pas une seule gamelle, deposant sa denree a cote du Dhal. Vient alors celui qui distribue les chapatis, qui lui prends son temps pour remettre le pain dans les mains des convives. Pendant mon repas, je me sens comme qui dirait, un peu observe! On regarde mes gestes et on s'active de commentaires avec son voisin. Mais l'examen est reussi, il semble que mes camarades du moment apprecient de partager leur dejeuner avec moi. Un viendra meme me saluer et me demander ce que je fais la.
Je passerai tout l'apres midi a deambuler dans les rues agitees d'Armritsar. J'aime cette ville, il y a de la vie a chaque coin de rue. Aussi je me perdrais dans ces petites ruelles, sombres et tortueuses, faisant de tres belles rencontres fortuites.
Le soir venu, j'attrape mon petit bus local. Il s'arretera dans tous les villages sur la routes faisant monter et descendre des viellards fatigues.
Je mettrai 4h pour rejoindre Pathankot ou un bus m'attend pour Daramshala.

Sourire d'Inde, Amritsar

Sur le marche, Amritsar

Cuisine de la cantine du temple d'or, Amritsar

La cuisine du resto ou je mange un midi

Offrandes hindous devant un temple, Amritsar

Rickshawala, Amritsar

Cuisine de la cantine du temple d'or, Amritsar

Sikh rentrant de la priere au temple d'or

Temple d'or de nuit, Amritsar

Reunion Sikh, Amritsar

Sur le marche, Amritsar